D’après un responsable des secours, dix personnes ont été tuées par des tirs de l’armée israélienne alors qu’elles attendaient de l’aide humanitaire près de Rafah.
La défense civile de la bande de Gaza a fait état d’au moins 16 morts vendredi 11 juillet dans plusieurs opérations militaires israéliennes à travers le territoire palestinien dévasté par plus de vingt et un mois de guerre. Selon Mohammad Al-Moughaïr, un responsable de cette organisation, dix personnes ont été tuées par des tirs de l’armée israélienne alors qu’elles attendaient pour recevoir de l’aide humanitaire près de Rafah, dans le sud de l’enclave.
Six autres Palestiniens ont péri dans des bombardements aériens autour de Khan Younès, également dans le sud de la bande côtière, a signalé la défense civile, qui avait rapporté plus tôt la mort de sept personnes dans la nuit de jeudi à vendredi. Interrogée par l’Agence France-Presse (AFP) sur ces bombardements, l’armée israélienne a dit ne pas être en mesure de répondre dans l’immédiat.
« Situation extrêmement difficile »
Selon un témoin, des blindés israéliens se trouvaient dans la zone d’Al-Maslakh, près de Khan Younès. « La situation reste extrêmement difficile dans la zone : tirs nourris, frappes aériennes intermittentes, bombardements d’artillerie, ainsi que la poursuite de la destruction par des bulldozers des camps de déplacés et des terres agricoles au sud, à l’ouest et au nord d’Al-Maslakh », a affirmé ce témoin, qui a demandé à conserver l’anonymat à l’AFP.
L’armée israélienne a signalé dans un communiqué avoir démantelé ces derniers jours « une cellule terroriste » à Khan Younès, saisissant des armes et du matériel militaire et détruisant un tunnel. Elle a également annoncé avoir tué un responsable du Jihad islamique à Chadjaya, quartier de l’est de la ville de Gaza, Fadl Abou Al-Ata, ainsi qu’un autre combattant du groupe armé palestinien. Selon l’armée, Fadl Abou Al-Ata avait coordonné « de nombreuses attaques » contre les troupes israéliennes et avait participé à l’attaque du 7 octobre 2023 contre Israël, à l’origine de la guerre.
Compte tenu des restrictions imposées aux médias par Israël dans la bande de Gaza et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et les affirmations des différentes parties.
Selon l’Organisation des nations unies (ONU), près de 800 personnes ont été tuées dans la bande de Gaza depuis le 27 mai en tentant d’obtenir de l’aide, dont la grande majorité près des sites de la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), organisation controversée soutenue par les Etats-Unis et Israël.
Entre le début de ses opérations et le 7 juillet, « nous avons enregistré 798 personnes tuées, dont 615 à proximité des sites de la GHF », a déclaré vendredi une porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme Ravina Shamdasani, au cours d’un point presse à Genève. « La plupart des blessures sont des blessures par balle », a-t-elle souligné.
L’ONU et les principales organisations d’aide ont refusé de travailler avec la GHF, affirmant qu’elle servait les objectifs militaires israéliens et violait les principes humanitaires de base. Les distributions de GHF ont donné lieu à des scènes chaotiques, l’armée israélienne ayant fait feu à plusieurs reprises pour tenter de contenir des centaines de Palestiniens désespérés.
La fondation, qui a recours à des contractuels armés pour assurer la sécurité de ses centres, nie tout incident « à proximité » de ses quatre sites de distribution.
De son côté, l’armée israélienne a dit vendredi avoir « tiré les leçons » d’incidents mortels signalés lors de distributions alimentaires.
Source : Le Monde, 11/07/25