Le chef d’état-major de l’armée israélienne a validé un nouveau plan pour les futures opérations militaires « prévues à Gaza », selon un communiqué diffusé mercredi. Depuis une quinzaine de jours, les tensions entre le haut commandement militaire et le gouvernement de Benjamin Netanyahu s’étaient affichées au grand jour, notamment au sujet de la stratégie à adopter dans l’enclave palestinienne.
Quelques jours plus tôt, Benjamin Netanyahu avait dévoilé son projet visant à prendre le contrôle total de la ville de Gaza. Ce mercredi 13 août, l’armée israélienne a confirmé que ce plan avait été officiellement approuvé.
Des témoins ont fait état de frappes aériennes d’une intensité inhabituelle sur la ville, accompagnées de la présence de chars israéliens et de puissantes explosions dans les quartiers de Tal al-Hawa et Zeitoun, où plusieurs maisons étaient rasées par les forces armées.
Selon la Défense civile et des sources hospitalières, 75 Palestiniens – dont de nombreux enfants – ont été tués par les bombardements et tirs israéliens. Parmi eux figuraient 34 personnes qui attendaient de recevoir de l’aide humanitaire, ainsi que cinq membres d’une même famille, victimes d’une frappe aérienne sur Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.
Après près de deux ans de guerre, Israël entend s’emparer de la partie nord de Gaza ainsi que des camps de réfugiés environnants. Ces zones, parmi les plus densément peuplées du territoire, sont considérées par l’État hébreu comme les derniers bastions du Hamas, que l’armée veut démanteler.
De son côté, le mouvement islamiste palestinien a dénoncé « des incursions brutales dans Gaza-ville » et une « escalade dangereuse orchestrée par Israël ».
À la demande du cabinet militaire de Benjamin Netanyahu, les forces israéliennes – qui contrôlent déjà environ 75 % du territoire – préparent cette nouvelle phase d’offensive avec pour objectif déclaré de libérer tous les otages détenus à Gaza et d’« éliminer » le Hamas. Le lieutenant-général Eyal Zamir a « validé les grandes lignes du plan opérationnel », a indiqué l’armée, sans donner de calendrier précis.
Dans les rues de Gaza-ville, les familles palestiniennes fuient une nouvelle fois, transportant leurs affaires et matelas sur des charrettes ou des vélos.
« Depuis plusieurs jours, des chars avancent dans le sud-est de Zeitoun, détruisant des habitations. D’autres blindés progressent également au sud de Tal al-Hawa », a témoigné Abou Ahmed Abbas, 46 ans, dont la maison a été détruite. « Les frappes sont d’une violence extrême et se sont intensifiées, accompagnées de tirs d’artillerie depuis dimanche », a-t-il ajouté.
« Les déflagrations sont énormes, les frappes aériennes se multiplient… Les chars restent sur place et j’ai vu des dizaines de civils fuir vers l’ouest de la ville », a raconté Fatoum, 51 ans, qui vit sous une tente avec son mari et sa fille à Tal al-Hawa.
Dans la soirée de mercredi, Benjamin Netanyahu a répondu aux anciens responsables sécuritaires israéliens qui demandent la fin du conflit : « Je les respecte, mais ils ont oublié ce que signifie le mot victoire… La solution politique qu’ils proposent équivaut en réalité à une reddition. »
Le chef d’état-major a par ailleurs insisté sur la nécessité de « renforcer la préparation et la disponibilité des troupes pour le recrutement de réservistes », un sujet sensible alors que les ultra-orthodoxes – potentiellement plusieurs dizaines de milliers d’hommes – refusent toujours la conscription.
Dans un communiqué, le Hamas a appelé à « maintenir une mobilisation massive contre l’agression, le génocide et la famine » à Gaza, annonçant « des journées de marche et de colère contre l’occupation et ses alliés » vendredi, samedi et dimanche, devant « les ambassades sionistes et américaines » partout dans le monde.
Source : France24, 14/08/25