Qui est Rima Hassan ?
Rima Hassan est aujourd’hui l’une des voix les plus audibles et contestées de la cause palestinienne en Europe. Juriste, militante, eurodéputée, elle incarne une génération engagée qui refuse de rester silencieuse face aux injustices. Née réfugiée, devenue activiste et femme politique, elle porte avec elle le récit des exilés palestiniens, tout en affrontant les polémiques et pressions. Cet article retrace sa vie, ses combats, ses victoires et ses défis, et explore ce qu’elle représente pour le mouvement palestinien.
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I. Naissance, exil et formation : les racines de l’engagement
Naissance dans le camp de Neirab et héritage palestinien
Rima Hassan est née le 28 avril 1992 dans le camp de réfugiés de Neirab (ou Nayrab), près d’Alep, en Syrie. Elle grandit dans un milieu marqué par le déracinement : ses grands-parents paternels étaient originaires du village d’Al-Birwa (près d’Acre) et ont été expulsés lors de la Nakba de 1948.
Pendant son enfance, sa mère (enseignante) migre vers la France. Rima, âgée de 9 ans environ, rejoint la France pour se réunir avec sa mère. Jusqu’à ses 18 ans, elle est presque apatridie (sans nationalité pleinement reconnue). En 2010, elle obtient la nationalité française.
Cette double condition — née dans un camp, exilée, puis “après-coup” devenue citoyenne — façonne profondément son identité politique : elle se présente souvent comme porte-parole de ceux qui “n’ont pas de lieu à lequel retourner”, mais exigent le droit de retourner.
Études, droit international et influence intellectuelle
Après le bac, Rima Hassan s’oriente vers des études de droit. Elle fréquente l’Université d’Évry, puis Montpellier, avant d’achever un master (ou diplôme avancé) à la Panthéon-Sorbonne (Paris I), avec une thèse comparant le droit international sur l’apartheid en Afrique du Sud et la situation israélo-palestinienne.
Ses travaux universitaires lui permettent de bâtir une posture solide : elle ne se contente pas d’un discours émotionnel, mais articule ses positions autour du droit international, de la notion d’apartheid, de la légalité des frontières, et du concept de “crime de guerre”.
Débuts professionnels et engagement associatif
Avant de se lancer pleinement en politique, elle travaille au sein de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA), puis à la Cour nationale du droit d’asile, où elle s’impose comme experte des questions migratoires et des camps de réfugiés.
En 2019, elle fonde l’Observatoire des Camps de Réfugiés, organisme destiné à documenter les conditions de vie et les violations du droit international dans les camps autour du monde, avec une sensibilité particulière à la Palestine. Parallèlement, elle crée Action Palestine France, collectif militant visant à sensibiliser l’opinion et à organiser des mobilisations en France pour la cause palestinienne.
Son parcours fait d’elle non seulement une militante de terrain mais une “intellectuelle” de la cause palestinienne en Europe.

II. Montée politique et combats publics
Entrée en politique et élection européenne
En 2024, Rima Hassan se présente sur la liste de La France Insoumise (LFI) lors des élections européennes. Elle est élue, devenant la première eurodéputée française d’origine palestinienne. Elle choisit de siéger dans la commission Affaires étrangères, le Sous-comité droits de l’homme et dans la délégation pour les relations avec la Palestine.
Sa campagne a mis l’accent sur Gaza, la fin du blocus, l’arrêt des ventes d’armes à Israël, la reconnaissance d’un État palestinien et des sanctions contre les violations des droits humains.
Prises de position audacieuses et polémiques
Rapidement, elle se distingue par son franc-parler. Après les attaques du 7 octobre 2023, elle condamne la mort de civils, mais refuse l’injonction de “prendre parti automatiquement pour Israël” en affirmant que “la cause palestinienne ne se réduit pas au Hamas”. Elle évoque ouvertement le terme “apartheid pour qualifier la politique israélienne dans les territoires occupés.
Ces positions lui valent des réactions violentes. En France, elle est menacée de mort et assaillie sur les réseaux sociaux, ce qui la pousse à quitter le pays temporairement pour la Syrie, la Jordanie et Beyrouth.
Elle est également convoquée par la police en France pour des accusations d’apologie du terrorisme, liées à ses publications en ligne entre novembre et décembre 2023.
L’aventure du navire Madleen et confrontation avec Israël
En juin 2025, Rima Hassan embarque à bord du navire humanitaire Madleen, dans le cadre de la Freedom Flotilla Coalition, visant à briser le blocus israélien sur Gaza avec d’autres militants, dont Greta Thunberg. Le bateau est intercepté en haute mer par des commandos israéliens — selon des témoignages, les passagers sont “kidnappés” en eaux internationales.
LFI réagit en dénonçant un acte de “piraterie” et accuse Israël d’outrepasser le droit international. Le gouvernement français est accusé de complicité par son silence.
Cet épisode renforce la notoriété de Rima Hassan : elle n’est plus seulement militante, mais figure de confrontation active.

III. Victoires, défis et critiques : le poids d’un engagement
Victoires symboliques et médiatiques
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Son élection au Parlement européen est en soi une victoire symbolique — elle entre dans l’arène politique institutionnelle.
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Le Madleen amplifie son rayonnement médiatique, la propulsant dans les débats internationaux sur Gaza et les droits humains.
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Son discours juridique, fondé sur le droit international, lui donne une crédibilité auprès des ONG, des militants pro-Palestine et des intellectuels de gauche.
Elle est parfois comparée à Leïla Shahid (ancienne ambassadrice palestinienne) ou à Greta Thunberg pour son activisme jeune, militant et “hors système”.
Les obstacles, critiques et controverses
Comme toute figure publique engagée, Rima Hassan n’est pas épargnée des critiques — souvent violentes. Voici quelques-unes des principales polémiques :
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Authenticité identitaire
Certains sceptiques interrogent la légitimité de son statut de réfugiée palestinienne : on lui reproche des origines suivies, un père né en Syrie, une mère syrienne, et le fait que son camp de Neirab se soit transformé en quartier urbain. -
Silence sur la Syrie
Une critique souvent évoquée est son silence ou son manque de prise de position forte contre le régime Assad pour les massacres des civils syriens. Dans certains médias, on lui reproche de n’avoir jamais dénoncé massivement les crimes du régime syrien. -
Accusations d’apologie du terrorisme
Ses publications en ligne, notamment après le 7 octobre 2023, lui valent d’être convoquée par la police française sous l’accusation d’apologie du terrorisme. Elle affirme que cette action est une tentative de la bâillonner, en pleine campagne européenne. -
Pressions institutionnelles
Son entrée dans le conseil global pour la diversité et l’inclusion de L’Oréal est annulée, sous pression des critiques liées à ses positions sur Israël. Son apparition aux côtés de Jean-Luc Mélenchon à Lille est interdite par l’université, officiellement pour des raisons de “sécurité des débats”. -
Interdiction d’entrée en Israël
En février 2025, elle est interdite d’entrée en Israël alors qu’elle devait participer à une délégation UE-Palestine, avec les autorités israéliennes invoquant son soutien aux boycotts anti-Israël.
Ces critiques alimentent un débat : est-elle militante engagée ou figure clivante ? Dans tous les cas, son chemin est soumis à d’énormes contraintes politiques et médiatiques.

IV. Héritage, défis et perspectives pour la Palestine
Rima Hassan comme symbole générationnel
Rima Hassan représente une génération post-Oslo : elle ne revendique pas simplement la création d’un État palestinien sur les frontières de 1967, mais un scénario plus audacieux : l’égalité pleine et entière entre Israéliens et Palestiniens, ou un État binational démocratique. Son discours mêle récit personnel, légitimité juridique et exigence morale.
Elle donne un visage “moderne” à la cause palestinienne en Europe, capable de dialoguer dans les institutions, mais aussi de mobiliser la rue, de porter des actions symboliques (comme la Flotilla).
Défis structurels et institutionnels
Rima Hassan doit naviguer dans un environnement hostile :
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les pressions médiatiques et judiciaires pour limiter ses prises de parole ;
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la dilution ou l’instrumentalisation de la cause palestinienne dans les débats européens ;
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les divisions internes au mouvement palestinien (Fatah, Hamas, diaspora) qui compliquent la crédibilité d’un discours unifié ;
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la résistance d’États alliés d’Israël à toute sanction ou réforme du système de protection envers Israël.
Elle doit aussi traduire son projet politique en actions concrètes : propositions législatives européennes, sanctions ciblées, reconnaissance de la Palestine, suspension d’accords entre l’UE et Israël, soutien aux ONG sur le terrain.
Le pari de la diplomatie active
En tant qu’eurodéputée, elle peut agir sur la scène continentale :
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pousser des résolutions pro-Palestine ;
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mettre la pression diplomatique sur l’UE pour qu’elle cesse les complicités (armes, diplomatie) avec Israël ;
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créer des alliances avec d’autres parlementaires sensibles aux droits humains ;
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soutenir les initiatives de la société civile palestinienne (ONG, mouvements de boycott, plaidoyers).
Une perspective d’avenir : entre espoir et bataille
Rima Hassan est encore jeune (vers 33 ans en 2025) : elle pourrait devenir une figure durable dans le paysage politique européen pro-Palestine.
Sa valeur d’“étoile montante” est déjà visible dans les médias, dans les mobilisations, et son rôle de liaison entre des couches militantes et institutionnelles.
Mais plusieurs scénarios sont possibles :
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un tournant vers une “politique pragmatique” pour obtenir des résultats tangibles dans l’Union européenne ;
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un encerclement médiatique qui l’isolera ;
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des attaques judiciaires susceptibles de limiter son mandat ;
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une polarisation croissante, la transformant en cible permanente des forces pro-israéliennes.
Dans tous les cas, elle incarne pour beaucoup le refus du silence. Elle porte le cri de Gaza, le souvenir des réfugiés, la douleur de l’occupation.
Rima Hassan est bien plus qu’une militante : elle est la synthèse d’un exil, d’une mémoire collective et d’une ambition politique. Juriste formée, réfugiée devenue citoyenne, elle a fait le pari de porter la cause palestinienne dans les institutions européennes, sans renier ses convictions.
Ses victoires (élection, visibilité internationale, actions symboliques comme le Madleen) sont des succès pour le mouvement pro-Palestine en Europe. Ses critiques et controverses montrent l’intensité du débat autour d’elle, mais aussi l’hostilité qu’elle affronte — ce qui prouve à quel point elle exprime une tension fondamentale : celle qui oppose, dans le monde occidental, la défense des droits humains et la diplomatie complice.
Dans un monde où les voix palestiniennes sont souvent marginalisées, Rima Hassan représente ce que fut souvent demandé : une voix avec du poids, capable de traduire la douleur en propositions, la mémoire en combat, l’exil en résistance.
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